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Œuvres d'art et statues dans la ville

La Bachelière à Argelès-Gazost

Accueil.

Le lycée climatique abrite dans sa cour de belles œuvres... - photos 2010.

Sculpture signée Denis Gélin (1896-1979).

Tout d'abord, la belle Bachelière :

Puis les différentes mosaïques à l’entrée du lycée et au fond de la cour.

Signées du célèbre Gustave Singier (1909-1984) en 1960.

Sur le site argelès-gazost.com,on peut lire ces lignes de Françoise Pauly :

Le LYCEE-COLLEGE CLIMATIQUE  RENE-BILLERES


Il a fêté ses cinquante ans en octobre 2005. Aujourd’hui, il est inscrit au classement des monuments historiques et entre dans le patrimoine. Découvrez ou redécouvrez cet établissement exceptionnel dont les bâtiments sont harmonieusement répartis sur les sept hectares de son parc.


Quelques mots du contexte historique : fin des années 40 ; beaucoup est à reconstruire ; la France sort de la guerre désireuse de regarder l’avenir avec optimisme. Et l’avenir , ce sont bien sûr les enfants, souvent affaiblis dans ces années encore difficiles.


Monsieur Marcel LEMETTRE , pharmacien et maire d’Argelès- Gazost, et sa municipalité souhaitent doter Argelès-Gazost d’un lycée climatique, vu les observations faites concernant les effets bénéfiques de l’air , notamment sur les affections asthmatiques.


Monsieur René BILLERES , élu député en 1946 , membre de la commisson de l’Education Nationale jusqu’en 1954, puis ministre de l’Education Nationale de février 1956 à mai 1958, approuve et encourage ce dossier qui concerne une ville qui lui est chère : Argelès-Gazost où il possède une résidence  pour les mois d’été. Depuis le cinquantenaire, le lycée-collège porte d’ailleurs son nom.


C’est à un architecte renommé, André REMONDET , formé dans la tradition classique mais ouvert aux idées novatrices du Bauhaus et de Le Corbusier, qu’est confié le projet. Une phrase éclaire particulièrement l’esprit dans lequel il a travaillé pour concevoir les plans de cet établissement hors normes : « Je cherche avant tout à exprimer mon optimisme, espérant par là créer un cadre de vie favorisant le plaisir d’y vivre. »


Ses conceptions tendent à utiliser des volumes plutôt que des masses, à rechercher la régularité plus que la symétrie, à employer des matériaux tels que le béton et l’acier. Dès l’esquisse (1950) , on voit poindre une répartition dans l’espace qui révèle les préoccupations hygiénistes et héliothermistes, le souci du contact direct avec la nature : le parc est l’élément central, les bâtiments se répartissent en équerre, avec une orientation plein sud pour les salles de classe (« le jaune »), est pour les internats (« le vert » : internat garçons ; « le bleu » et « le rouge » pour les internats filles). Aujourd’hui, ces appellations persistent, malgré des travaux de rénovation effectués sans respect pour les couleurs d’origine .


Tous les bâtiments sont en forme de parallélépipèdes rectangles, l’ossature, piliers et poutres tranversales, en béton : les photos de chantier montrent une « cage » de béton armé . Les murs-bandeaux comportent un maximum de fenêtres, correspondant au souci de laisser entrer la lumière solaire. Pour les murs-pignons, l’architecte a souhaité  la pierre de Batsurguère, clin d’œil à l’ancrage régional.


Une certaine souplesse préside à la répartition des divers bâtiments dans l’espace, ce qui rompt toute monotonie. Le choix des couleurs découle d’une volonté d’aller  à la simplicité des couleurs primaires : le bleu, le jaune, le rouge, avec une concession au vert ; le tout est assez gai et s’allie bien avec  ce qu’ont de strict le gris du béton et le blanc des murs –bandeaux.


Pour cet établissement d’un genre nouveau,  il fallait imaginer des œuvres d’art qui fassent écho à sa modernité. Des artistes de renom, au-delà du cubisme et du surréalisme, ont travaillé à doter les lieux d’œuvres qui correspondent aux exigences de soleil, d’espace, de nature. Ce sont par exemple les mosaÏques très colorées de SINGIER, qui ornent le porche d’entrée  et auxquelles répond celle du fond du préau : franchi le portail , chacun peut constater cette continuité. Les  porches d’entrée de l’externat et de l’internat des « petites » portent des céramiques géométriques aux teintes vives d’Anna SLOCOMBE . Dans le bassin vivait une sculpture mobile avec voile de cuivre de Louis LEYGUE- elle a hélas disparu totalement, mais au bout d’une pelouse rectangulaire « la bachelière » de GELIN  exprime toujours sa joie coulée dans le bronze. Dans l’ancien foyer de l’internat filles une très vaste toile de MANESSIER, marouflée, invite à des jeux au soleil, dans la neige. Enfin, sur les piliers en béton de la façade sud du gymnase, les sculptures en creux d’Etienne HAJDU jouent avec la lumière et semblent étrangement animées et dynamiques.


Même souci pour le mobilier : des chaises de Florence KNOLL, formées d’une grille métallique moulée, des cloisons-placards  à rideaux en lamelles de bois dans les salles de classe, et au foyer de l’internat filles un « meuble-cloison »  le tout signé  de Charlotte PERRIAND , à l’origine de ce que nous appellerions aujourd’hui « le design ».


On le voit : rien n’a été laissé au hasard, et l’ensemble témoigne d’un esprit résolument moderne et optimiste en ces années 50 où renaît l’espoir après les traumatismes de la guerre. L’espace, l’air, la lumière dominent en ces lieux où ont même été prévus les cours en plein air dans les fameux « ronds » de pierre  construits dans la cour, près du bassin ; on peut y écouter les professeurs –l’acoustique y est excellente- tout en admirant le paysage et en profitant du soleil…car le cadre de notre vallée, dans lequel s’inscrit l’établissement, fait partie intégrante de son charme. Comment ne pas apprécier, depuis sa salle de classe, le point de vue sur l’imposant Viscos et, les matins d’hiver, la lumière rose  sur le Gabizos ? Comment ne pas aimer ce vaste parc avec tous ses ombrages, ses fleurs et son eau vive ?


Aujourd’hui, il a un peu vieilli, notre lycée : les mosaïques de SINGIER ont pâti du gel ,des rénovations contestables ont altéré la belle harmonie des lieux en oubliant le projet d’origine. C’est regrettable…et on peut espérer que l’inscription au classement des monuments historiques imposera désormais plus de rigueur…On peut rêver, par exemple, que disparaisse à jamais le hideux hangar bleu, abri des élèves qui font la queue pour entrer au self. On peut rêver…car il faut préserver à l’établissement l’esprit dans lequel il a été conçu et qui fait de lui un témoignage précieux et superbe de l’art optimiste des années 50.


Une pensée pour tous ceux qui y ont vécu des années d’étude ou de travail J’espère que comme moi ils en gardent  le souvenir d’un établissement atypique et heureux- heureux parce que atypique ? Que ce beau navire immobile poursuive sa voie,  et laisse encore dans son sillage des souvenirs à égrener, comme ils le furent lors du cinquantenaire. Nostalgie ? vous avez dit « nostalgie » ? Non, le lycée-collège climatique Renè-Billères est vivant, bien vivant, riche de toute cette jeunesse qui, chaque matin, franchit le porche d’entrée pour une journée certes studieuse mais  qui ne saurait être « entre les murs ».

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Les porches d’entrée de l’externat et de l’internat portent des céramiques géométriques aux teintes vives d’Anna Slocombe.

Les sculptures en creux d'Ethienne Hadju.

A noter aussi la présence d’une huile sur toile d’Alfred Manessier (1911-1993). Il peignit,  cette œuvre en 1954, pour le foyer des filles. Elle est intitulée : « Jeux dans la neige ». Alfred Manessier est considéré comme un des maîtres de la Nouvelle Ecole de Paris.

Enfin, signalons une œuvre disparue, dont l’auteur était Louis Leygue.