Œuvres d'art et statues dans la ville

Lourdes - La mercerie

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Un joli décor sur ce commerce, 9 rue Langelle (à deux pas de la poste) - photos 2008.

Une signature nous indique la date de réalisation : juillet 1992 et son auteur (il s'agit du même décorateur que l'Hôtel du Centre) : Demoisy.

Après plus de 60 ans d'existence, la mercerie du 9, rue de Langelle fermera ses tentures à la fin de l'année. Déjà, les dames se demandent où elles iront acheter leurs boutons et trouver des conseils.

La mercerie du 9, rue Langelle s'apprête à fermer définitivement. Marie, vendeuse depuis vingt-six ans à La Mercière, autrement appelé chez Demoisy, prend sa retraite. Colette, gérante depuis treize ans, profite de cet événement pour voler vers d'autres soleils. La boutique, encore remplie de jolies choses, n'a pas trouvé d'adepte ; fin décembre, elle fermera.

Pour la clientèle adepte de couture, de tricot, de travaux manuels, c'est une institution qui s'échappe car, les époux Demoisy ont créé cette boutique sitôt après la guerre, en 1950, comme se souviennent quelques voisines. Elle avait quitté son métier de sage-femme, lui était prof de français puis avait rejoint l'équipe municipale. De leurs deux enfants, Jean-Paul et Elen, seule cette dernière reprendra le commerce avant que Colette, fascinée par les tiroirs remplis de trésors, ne le reprenne.

De tout ce temps passé-là, Colette et Marie ne savent pas en dégager une anecdote précise et forte, mais gardent à l'esprit la marque de la maison de rendre service au client dans l'urgence comme lorsque le coussin du protocole de la mairie, égaré entre deux cérémonies, a dû être confectionné là, maintenant, tout de suite, ou lorsqu'un policier à moto est venu offrir des chocolats à Marie “ parce que j'avais recousu sa veste l'année d'avant lors d'un pèlerinage militaire ”, se souvient-elle parfaitement. La vente des galons qui ornaient le coussin posé sur la chaise du pape Jean-Paul II reste aussi dans la mémoire de Colette au milieu de toutes les confections aux particuliers ou aux pèlerins d'un drapeau, d'une toile, ou l'apprentissage d'un point de tricot pour une simple écharpe. “ On a voulu avoir du choix d'articles, on a donné des conseils, on a fidélisé une clientèle locale et de passage mais, maintenant, il est difficile de résister. On est un des rares commerces indépendants allant à contre-courant, c'est trop dur. ” Colette a conscience qu'avec cette fermeture, les dames pourront moins confectionner. Son commerce était une institution.

Publié le 15 novembre 2010 par La Dépêche du Midi, cet article intéressant :

Lourdes. Fin de l'institution Demoisy

Marie et Colette conseillent la cliente.

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