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Œuvres d'art et statues dans la ville

Tarbes - Dominique Larrey

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Le baron Larrey (1766-1842) est un personnage remarquable. Sa vie fut extraordinaire et pendant de nombreuses années, il fut le personnage le plus célèbre des Hautes-Pyrénées. Il a sauvé la vie de milliers de soldats. - photos 2008.

Napoléon 1er disait : « Si jamais l'Armée élève un monument à la reconnaissance, c'est à Larrey qu'elle doit le consacrer ». Ce fut fait le 15 août 1864 à Tarbes. D'autres statues de Larrey existent en France (notamment la plus connue à Paris à l'hôpital du Val de Grâce en 1850).

Cette statue (de 1863) de Jacques-Joseph Emile Badiou de Latronchère (1826-1888), en bronze, fut d'abord placée au bout des Allées, à peu près à l'emplacement qu'occupe aujourd'hui la statue équestre du Maréchal Foch.

On voit bien la statue et les Allées sur cette photo du début du XXe siècle.

En 1935, on déplaça la statue sur les Allées pour laisser l'ancienne place à la statue du Maréchal Foch.

Puis, il fallut encore déplacer la statue de quelques mètres pour faire place à l'intense circulation automobile. On devine au fond sur cette photo la statue équestre du Maréchal Foch.

Larrey naquit dans la petite commune de Beaudéan le 7 juillet 1766. Très vite orphelin, il fut recueilli à l'âge de treize ans par son oncle Alexis Larrey, directeur de l'école de médecine de Toulouse. Là, le jeune Dominique suivit les cours de l'école de chirurgie.

Il poursuivit ses études à Paris et s'engagea dans l'Armée du Rhin. Très vite, il fait preuve de qualités exceptionnelles. En 1793, il crée les ambulances volantes qui vont chercher les blessés jusque sous le feu de l'ennemi.

Son système d'ambulances sera imité par toutes les armées. Larrey soigne les blessés, tous les blessés, jour et nuit sans relâche. Ses connaissances en anatomie sont prodigieuses. On surnomme Larrey « La Providence du Soldat ».

Il fera toutes les campagnes de Napoléon. On le retrouve sur le Rhin, en Egypte, en Italie, en Espagne (ce qui lui permettra de repasser une dernière fois à Beaudéan) et en Russie. Il participa à plus de 60 batailles, pansant les blessés à la place même où ils avaient été frappés. Curieux, il découvrit sur des hyéroglyphes la manière dont les Egyptiens soignaient les blessés au temps des Pharaons.

Sur le piedestal.

Napoléon lui fit un legs de 100 000 francs sur son Testament en précisant cette phrase restée célèbre : « C'est l'homme le plus vertueux que je connaisse ». Une rue de Paris porte le nom de Larrey. Soult, ministre de la Guerre, refusa les Obsèques nationales à Larrey, car ce dernier avait osé défendre des soldats accusés de s'être auto-mutilés. Il fut enterré au Père-Lachaise à Paris. En 1992, ses cendres ont été tranférées aux Invalides. Ce n'est que Justice.

Bas-relief sur sa maison natale à Beaudéan.

Napoléon et le baron Larrey - Gravure ancienne.

Notre site milite pour que la statue de Larrey soit un jour déplacée. Nous proposons deux endroits : soit devant la Mairie de Tarbes, à la place de Danton qui n’a rien à faire là ; soit à l’entrée du village de Beaudéan, sur la célèbre route des cols.

Beaudéan ne l'a pas oublié. Sa maison natale a été transformée en Musée Larrey (visite tous les après-midi sauf le mardi, compter 45mn) :

Beaudéan

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Commémoration du 150e anniversaire de la statue de Tarbes

Le 17 octobre 2014 eut lieu une belle cérémonie de commémoration du 150e anniversaire de la statue de Larrey à Tarbes. Merci à Daniel Mur pour le reportage.

CEREMONIE DU 17/10/2014

150e  anniversaire de I'inauguration

de la statue de Dominique Larrey à Tarbes


ALLOCUTION D'ACCUEIL

par Mr Ie Maire de Tarbes


« 2014 est une grande année de commémorations historiques pour notre pays : 60ème anniversaire de la fin de notre guerre d'lndochine ; 70ème anniversaire du débarquement en Normandie et en Provence ; 100ème anniversaire du début de la 1ère guerre mondiale… Mais en remontant encore dans le temps, combien de Tarbais se souviennent que, voici 200 ans, la guerre frappait à leur porte au printemps 1814 quand depuis Bayonne jusqu'à Toulouse, I'armée du maréchal Soult battait en retraite contre celle du maréchal Wellington ? Cette année, plusieurs manifestations ont réveillé leur mémoire lorsqu'ils ont vu défiler dans la ville, musique en tête, une troupe de soldats et de cavaliers napoléoniens : le 31 mai autour de I'Hôtel de ville, le 26 juillet entre le jardin Massey et le Haras national… Aujourd'hui, revenons 150 ans en arrière. Le 15 août 1864 vers 16h00, à quelques pas d'ici, là où s'élève la statue équestre du Maréchal Foch, on inaugurait la statue de Dominique Larrey. Un peu plus tard, Tarbes continua à honorer son héros en donnant son nom à I'une de ses rues et en baptisant en 1886 du nom de Larrey le majestueux quartier de cavalerie, fierté de tous les régiments qui I'ont occupé jusqu'à I'arrivée du prestigieux 1er RHP en novembre 1961. Aujourd'hui, Tarbes n'oublie pas Dominique Larrey dont l'œuvre poursuivie par son fils, porte encore ses fruits en France et dans le monde. Le Dr Jean-Pierre Gosselin, initiateur de cette commémoration et le Dr Jean Renault, président des Amis du Baron Larrey, vont vous le montrer. Je leur donne la parole. »


CEREMONIE DU 17/10/2014

150e anniversaire de I'inauguration

de la statue de Dominique Larrey à Tarbes


TEXTE DU DISCOURS

des Drs J.P Gosselin et J. Renault au nom des Amis du Baron Larrey

en réponse à Mr le Maire de Tarbes

« Monsieur le Maire,

Merci de nous avoir permis d'accomplir aujourd'hui ce devoir de mémoire envers D. Larrey, homme d'action, de caractère et de conviction, qui voici 200 ans et quelque soit leur camp, a fait I'unanimité de ses contemporains en proie aux guerres de la Révolution et de I'Empire pendant 20 ans.

Deux siècles plus tard, nous voulons modestement lui rendre hommage et surtout transmettre à la jeunesse d'aujourd'hui en perte de repères, l'exemple d'une vie exceptionnelle au service de la patrie et de I'humanité.


Né en 1766 à Beaudéan, au sein d'une famille modeste de ce petit village de la haute vallée de I'Adour, il est orphelin de son père à 4 ans. Remarqué par le curé de la paroisse pour sa vivacité d'esprit, il quitte son village à 13 ans pour se rendre à pied à Toulouse où son oncle, chirurgien à l'Hôpital La Grave, le prend sous son aile. En 7 ans de travail acharné, Dominique soutient brillamment à 21 ans sa thèse de chirurgie. En 1787, il commence sa carrière de chirurgien dans la Marine royale où il est très apprécié, mais souffrant d'un mal de mer tenace, il a compris que son avenir n'était pas sur I'eau.

En 1789, reçu aide-major à I'Hôpital des Invalides, il est remarqué dans la tourmente des premières années de la Révolution, ce qui lui vaut d'être nommé chirurgien de I'Armée du Rhin en 1792, au moment où la jeune république française assaillie par les vieilles monarchies européennes, déclare la patrie en danger. C'est en recevant le baptême du feu en novembre 1792 que Larrey, estimant que son devoir est d'aller aux blessés le plus vite possible, décide de leur porter secours en première ligne pendant la bataille. ll est alors doublement sanctionné : puni pour infraction au règlement mais félicité pour son courage et I'efficacité de son action.


C'est ainsi qu'à I'instar des batteries d'artillerie volante, est né le concept des ambulances volantes mis en œuvre en 1796 pendant la campagne d'ltalie. ll est alors complimenté par un certain général Bonaparte qui, enthousiasmé, lui dit : " Votre œuvre est une des plus hautes conceptions de notre siècle et suffira à elle seule à votre réputation. Larrey n'a alors que 30 ans. Nommé professeur de chirurgie au Val-de-Grâce, il est fasciné par cet homme qui en 1804 deviendra Napoléon 1er, I'empereur des Français. Larrey le servira toujours avec fidélité, mais sans servilité, ni quête des honneurs, sachant forcer sa porte quand les commissaires des guerres lui refusaient les moyens de remplir sa mission. De 1792 à 1815, les armées de la Révolution et de I'Empire affrontèrent 7 coalitions en presque 20 ans de guerres au cours desquelles Larrey participa à 55 batailles et survécu à 6 blessures. De l'ltalie à I'Egypte, de I'Espagne à la Russie, il fut un chirurgien d'une rare dextérité opérant sans anesthésie avec les moyens de l'époque, dans des conditions précaires. Pour sauver une vie, il fallait très vite décider de I'amputation. Ainsi, par boutade, il aurait dit à un colonel russe blessé : " Mon colonel qui êtes mon ami, je désarticulerais votre hanche en 17 secondes... "


Opérateur hors-pair, Larrey fut aussi un hygiéniste novateur, 50 ans avant que Pasteur ne découvre les microbes. En imposant de simples mesures de bon sens, il a lutté contre les épidémies et la pourriture d'hôpital qui, dans les armées de l'époque, tuaient plus que les coups de l'ennemi. En charge du soutien sanitaire des immenses armées napoléoniennes qui comptèrent jusqu'à 600.000 hommes, il se montra un organisateur méticuleux et prévoyant, souvent en lutte contre les commissaires des guerres qui tenaient le service de santé sous leur coupe administrative et financière. Homme de science et fin pédagogue, il fut un enseignant zélé apprécié par plusieurs générations de chirurgiens de toutes nationalités formés dans les écoles de médecine qu'il crée au Caire, à Milan, à Berlin, à Varsovie, etc. Observateur infatigable, esprit curieux de tout, Larrey, servi par une très bonne plume, a publié en 30 ans les 5 tomes de ses Mémoires et Campagnes de chirurgie militaire qui sont encore d'une lecture passionnante et facile. A la chute de l'Empire en 1815, Larrey est disgracié pendant 3 ans avant de retrouver ses droits et d'entrer à I'Académie de Médecine. En 1838, il termine sa carrière à 72 ans, comme chirurgien en chef des Invalides. Quatre ans plus tard, ayant eu la grande satisfaction de voir son fils Hippolyte suivre brillamment ses traces, il meurt dans ses bras le 25/07/1842 à Lyon, à l'âge de 76 ans. 172 ans après sa mort, I'héritage médical et humanitaire de D. Larrey est encore bien vivant :


-avec la Croix Rouge et la 1ère convention de Genève crées en 1864 dont nous venons de commémorer le 150e anniversaire à Beaudéan.


-avec l'autonomie du service de santé des Armées revendiquée par D.Larrey auprès de Napoléon 1er, puis par son fils auprès de Napoléon lll.


-avec la médicalisation des secours d'urgence en temps de guerre par le concept de la médecine de l'avant, et en temps de paix par la création des SAMU dont le 15, N° d'appel connu de tous, est étroitement lié au 18 des Sapeurs-Pompiers.


Souvent oublié des Français, D. Larrey est resté une célébrité internationale puisque depuis 1983, un prix à son nom est décerné par le service de santé de l'Armée des Etats-Unis et un autre, depuis 2011, par le commandement médical interallié de I'OTAN. Si vous voulez mieux connaître ce chirurgien de légende, surnommé " la providence du soldat " car unanimement apprécié au-delà des frontières et des vicissitudes de l'Histoire, nous vous invitons à le rencontrer dans sa maison natale de Beaudéan transformée en musée, récemment labellisé Maison des lllustres par le Ministre de la Culture.


Si vous souhaitez vous impliquer avec nous dans le devoir de mémoire, rejoignez les Amis du Baron Larrey qui, après 4 ans de recherches et de travaux, sont fiers de vous présenter cette réplique d'un attelage d'ambulance volante conçue par Larrey en 1797. Elle a été construite par une équipe de passionnés bénévoles avec le concours déterminant des élèves de la classe de menuiserie du Lycée des Métiers Sixte-Vignon d'Aureilhan. En grande partie autofinancé, ce projet a bénéficié du soutien du Souvenir Napoléonien que nous remercions chaleureusement, ainsi que tous les acteurs et partenaires qui se sont investis avec nous. Que va devenir cette ambulance volante, réalisation originale sans équivalent à notre connaissance ? Attelée d'un ou de deux chevaux, son proche avenir est de parcourir la France de relais en relais de Beaudéan jusqu'à Waterloo pour participer les 18 et 19 juin 2015 au bicentenaire de l'ultime bataille napoléonienne, au cours de laquelle D. Larrey fut salué par Wellington et où il échappa par miracle à la mort. Cette aventure ambitieuse est en cours de préparation avec le partenariat du Souvenir Napoléonien et avec celui des randonneurs et des meneurs d'attelage de la Fédération nationale Equi-Liberté.


Pour conclure, voici les propos de Napoléon sur Larrey recueillis par Las Cases dans le mémorial de Ste Hélène : " Larrey avait laissé dans mon esprit I'idée d'un véritable homme de bien. A la science, il joignait au dernier degré toute la vertu d'une philanthropie effective. Tous les blessés étaient de sa famille...Larrey a toute mon estime et toute ma reconnaissance ".

Du haut de son piédestal, entouré de ses héritiers de I'Armée, de la Croix-Rouge, des Pompiers et du SAMU, nous sommes sûrs que D. Larrey est fier de nous et nous donnera la force et le courage pour réussir. »

Les nouvelles « ambulances volantes », dignes héritières de celles de Dominique Larrey.

Le jour de l’Inauguration de la statue le 15 août 1864.

Peut-être un jour remettra-t-on la statue de Larrey à l'endroit qu'il mérite ?

Pour en savoir plus sur la vie de Dominique Larrey, visitez notre page « Le Baron Larrey en bande dessinée »

A noter la présence d’un autre buste de Larrey dans les réserves du Musée Massey de Tarbes (auteur Carl Elschoect en 1842). Photo de gauche.


Le moulage en plâtre correspondant a été offert au musée Larrey de Beaudéan par la caisse d’épargne de Tarbes située… rue Larrey. Photo de droite.

L’oncle de Dominique Larrey, chirurgien, fit venir ce dernier à Toulouse

Le fils de Dominique Larrey fut également chirurgien, mais à Paris.

A Toulouse (Hôtel-Dieu, au bord de la Garonne), le musée de l’histoire de la médecine, dont nous vous conseillons la visite (gratuite), consacre une vitrine entière à la « Dynastie Larrey ». Voici quelques images :

Toulouse : le musée de l’histoire de la médecine